Je travaille essentiellement en collaboration. D’autres parleront de « temps contre photo ».
Il s’agit de définir un projet ensemble, qui convient à tous les participants. Là je fais des photos en toute confiance — beaucoup de photos — qui me servent ensuite de matière première pour créer ce que je vais publier. Il y a doublons jusqu’à obtenir ce que je cherche, d’autres essais qui n’ont mené à rien, et même des photos prises sans recherche uniquement pour garder le flot de “clacs” réguliers de l’obturateur et ne pas casser un moment que je souhaite voire continuer.
Je considère que ce que je publie n’est pas qu’une sélection des photos en séance, c’est un travail à part entière à partir de la matière première qu’est la séance.
Ils sont venus à deux me proposer autre chose, par volonté de contrôler les images. Je comprends et c’est un ressenti qui ne se discute pas. D’ordinaire je dis non. Ce n’est pas mon approche, pas ce que je cherche.
Cette fois-ci j’ai du oui. C’est là aussi un ressenti, principalement parce que je les ai senti quand même dans une approche expérimentale.
C’est aussi particulier parce que j’ai pris une pause d’un an, sans photos et sans projets. C’est le seul couple qui est venu interrompre ce moment hors création. J’ai probablement oublié certains réflexes, refait des erreurs de débutant. Peut-être repris un peu de naiveté aussi et c’est parfois intéressant.
Le contexte était surtout différent en ce que je ne suis pas reparti avec les photos. Ils m’ont fait confiance en m’envoyant après coup une sélection de leur cru que j’ai pu développer — merci à eux — mais je n’ai pas pu jouer avec ma matière première, dégager ce qui m’intéresse, le penser, le recadrer, le sélectionner.
Le résultat est donc le mien sans l’être tout à fait. Ce sont quelques photos extraites dans ce qui me sert habituellement de matière première. J’imagine que vous trouverez des différences avec mon style habituel.