Comment fixer une rencontre dont l’histoire est en train de s’écrire ?
Mes premiers essais ont tous été avec des ami·e·s. C’est quelque chose que j’ai parfois eu du mal à expliquer face à ceux qui s’en étonnaient. Je n’ai pas peur d’un faux pas devant de vrais ami·e·s. Je sais qu’ils me connaissent. Il savent déjà que j’intellectualise trop, que les usages partagés, positions implicites ou évidences sociales me sont trop souvent inaccessibles ou cachées. À la place de tout cela, comme perdu dans un monde étranger, je me base sur l’empathie et la confiance. Avec les ami·e·s je suis en confiance et c’est ce qui m’est primordial si je veux espérer sortir hors de mes murailles.
Depuis je travaille beaucoup avec des premières rencontres. On ne se connait que par ce qu’on se confie, sur place ou dans des échanges préalables. Il y a une part de découverte respective qui créé la relation sur place. Je suis parfois prudent au point d’en être pénible, parfois pas assez pour justement éviter d’être pénible. La personne en face de moi a souvent les mêmes difficultés à trouver le bon curseur. Je ne dis pas que c’est facile mais le contexte du nu fait de toutes façons perdre les repères sociaux habituels alors on en trouve d’autres, ensemble.
La vraie difficulté est quand l’histoire est en train de s’écrire. Je n’ai plus le discours, je ne sais plus ce qui est possible ou ce qui ne l’est pas, comme un capitaine de sous-marin dans une pirogue.
Deux pierres, une histoire à écrire.