Parfois j’ai l’impression que je ne retraite pas mes photos, je les rattrape. Le résultat n’en est pas moins intéressant – ce sont même parfois celles qui ont le plus d’âme – mais j’ai comme un sentiment d’imposture qui me tiraille.
Pas de honte à ça. Je ne me retrouve pas du tout dans ce courant de photographes qui s’impose que l’image publiée soit forcément celle imaginée lors de la prise de vue. J’ai deux activités, une qui produit du matériel brut, et une qui l’utilise.
Il reste que parfois c’est un peu frustrant, quand c’est une erreur qui donne quelque chose de particulier, quand le défaut devient l’objet de la photo.
Une limite que je m’impose : Si je peux améliorer l’image, enlever du bruit ou même retoucher lourdement, mais je n’y ajouterai pas de grain ou de défaut artificiel. Là je n’aurais plus l’impression de créer, mais de tromper.