Dans la maison vide,
Dans la touffeur du vaste appartement haussmannien,
le photographe tourne autour du corps nu,
à la recherche des ombres qui s’accrochent aux muscles
et aux nerfs. Muré dans le silence, les yeux rivés sur
l’angle de la lumière, il parcourt la pièce vide recouverte
de stucs pour se rapprocher, puis s’éloigner du modèle
concentré sur sa pose. L’homme, nu, comme s’il régressait
vers le Nouveau né, malgré le corps sec, dans la force de l’âge.
La chaleur sèche du soleil d’été déverse sur le tapis sa
lumière poussiéreuse. Partage de deux solitudes.
« Toute personne entre dans la vie comme un voleur
dans une maison qui s’avère vide » disent les bouddhistes…
Piano, tapis, fenêtres lumineuses et un magnifique parquet.
Les ingrédients sont là mais ce qui compte se trouve toujours ailleurs.