Corps encré, corps marqué
J’ai une relation ambivalente avec les tatouages. J’ouvre de grands yeux admiratifs devant l’encre sur la peau. C’est à la fois affiché et très personnel, voire intime.
Souvent il y a une histoire, ou au moins un vécu. Impossible de faire l’impasse sur la photo des tatouages. Je me rappelle la baleine, le cactus, ce symbole mêlant cœur et clef musicale, ou simplement cet avion en papier qui en dit plus long que tout le reste. Les point-virgules communiquent tout ce que jamais on ne vous dira. Parfois c’est toute une histoire
Et en même temps c’est un rejet viscéral chez moi. Ce n’est pas que je n’aime pas, mais je suis littéralement incapable d’envisager le côté définitif de la chose. Je ne sais pas si je réagirais différemment pour une mutilation.
Peut-être que ma difficulté augmente d’autant ce que je ressens chez les autres, un mélange de beauté et de marques laissées par le vécu.