Les couleurs sont fausses. Toujours.
Là je réchauffe les couleurs, là j’ajoute une zone d’ombre diffuse pour renforcer ce que je souhaite, ici je sature mes couleurs.
Peu importe, tout est faux sur les photos.
Même quand la photo n’est pas retouchée, il y a un point de vue, une transformation liée à la sélection de l’objectif, une direction de lumière, une direction de regard choisie.
Je ne photographie pas la réalité. J’utilise la réalité pour créer la photographie.
Il n’en reste pas moins que tout ça reste du réel. C’est faux mais ça reste vrai. Je ne transforme pas les corps. Je ne triche pas sur ce que je représente. Il y a un choix mais pas de tromperie ni de création purement artificielle.
Quand je vois parler de retouches j’ai l’impression qu’on se trompe de débat. Savoir si la photo a été retouchée est un mauvais débat. On crée de l’élitisme mais n’améliore qu’anecdotiquement la représentation du réel.
La question n’est pas dans la présence de retouches, ni même dans l’importance de ces retouches, mais dans l’intention et les limites fixées. A-t-on traduit une situation ou l’a-t-on viciée ?
Mes photos sont toutes retouchées, parfois légèrement, parfois lourdement, mais j’espère avoir toujours traduit le réel.
Ce Magenta je ne l’avais pas forcément perçu. On ne l’a d’ailleurs essayé qu’après coup. Orange et bleu, que pouvais-je demander de plus ?
Finalement il s’accorde lui aussi parfaitement à cette peau claire et ce bleu magnifique. Cela se voit-il que j’aime ce bleu comme fond pour mettre en valeur le reste ?